Total contraint de vendre un actif gazier en Russie

se dégage partiellement du marché russe @lefilfrancorussFace aux accusations de complaisance avec le régime, Total Energies se dégage partiellement du marché russe.

Total Energies a annoncé la vente de ses parts dans le champ gazier de Termokarstovoïe en Russie. Rare exemple d’une entreprise occidentale restée en Russie malgré les sanctions, Total se faisait régulièrement critiqué pour sa coopération avec le régime. L’entreprise répondait en se justifiant : tant que la France n’a pas stoppé ses achats du gaz en Russie, il faut que quelqu’un extrait et transporte ce gaz. Une défense en apparence recevable, mais qui n’a pas tenu dans le temps. Une enquête du quotidien Le Monde sur la base des document de l’ONG Global Witness vient de démontrer que le pétrolier participait à l’approvisionnement en kérosène de l’aviation russe qui attaque l’Ukraine. Ce sont les produits extraits d’un grand champ gazier dont il détient 49% qui servent à faire voler les bombardiers.

Quelques jours plus tard Total annonçait sa décision de céder ses parts du champ gazier à Novatek, son partenaire local. Le pétrolier ajoutait que cette décision était prise bien auparavant et qu’il négociait en secret l’autorisation du gouvernement russe pour cette transaction. Une explication qui rappelle que l’administration avait interdit aux investisseurs étrangers toute cession des parts dans une entreprise russe, au moins jusqu’à al fin de l’année 2022. Total ne pouvait pas céder ses parts dans le gisement en vertu de cette interdiction. Mais la société Novatek compte parmi ses principaux actionnaires des hommes d’affaires « amis de Poutine », ce qui leur donne beaucoup de souplesse dans l’application des règles du droit local.

En parallèle, l’image de l’entreprise en France est écornée par la campagne menée pour la taxation des superprofits. Bien accueillie par le gouvernement, cette campagne citait Total en tête de sa liste de cibles potentielles. Face aux accusations qui s’accumulaient, l’entreprise a visiblement préféré faire profil bas.

Le gisement gazier n’était pas l’unique investissement de Total Energies en Russie, le pétrolier est encore impliqué dans plusieurs actifs autour du gaz liquéfié dans le pays.

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