L’inflation accélère en Russie

L’accélération de l’inflation en Russie @lefilfrancorussL’accélération de l’inflation en Russie et la hausse des prix, jusqu’à plus 14%, intriguent les analystes locaux.
Le cabinet Romir a été le premier à donner l’alerte : les prix des produits alimentaires de base et d’autres produits de grande consommation qui composent le « panier de consommation » étudié par ses analystes, avaient affiché une hausse de 14% entre octobre 2019 et octobre 2020. Pour obtenir ses statistiques, le cabinet étudie les achats de près de 200 typologies de produits et scrute les tickets de caisse de 15 000 foyers russes soit 40 000 consommateurs, repartis sur plus de 200 villes du pays. Un travail statistique dont la qualité est reconnue sur le marché, où les analyses et les notations de Romir bénéficient d’une bonne réputation. Elles sont même considérées plus fiables que celles de l’agence Rosstat en charge des statistiques, car plus agiles dans leur adaptation aux habitudes de consommation des Russes. Rosstat de son côté a annoncé une hausse des prix de 4,5% en octobre sur douze mois glissants. Ce constat a été remis en cause par l’ensemble des observateurs comme ne reflétant pas la dynamique réelle sur le marché.
Parmi les causes de cette hausse importante des prix, les analystes notent en premier lieu l’affaiblissement du rouble. La devise russe s’est dépréciée au taux de change en 2020, passant de 69 roubles pour un euro en janvier, à plus de 90 roubles fin novembre. Or les produits alimentaires sur le marché russe sont en grande partie importés, ou fabriqués sur place à partir des produits importés. Le glissement du rouble au taux de change impacte ce mécanisme. Les prix des seuls produits alimentaires importés ont augmenté en moyenne de 23% entre janvier et octobre 2020 selon le cabinet Alpari. Depuis l’embargo sur les importations alimentaires en provenance des pays occidentaux déclaré par Poutine en 2014, une part de ces importations a été remplacée par la production locale, surtout pour la viande porcine et la volaille. Quant aux produits laitiers ou encore les fruits et les légumes, ils sont en grande partie toujours importés en provenance des pays tiers. La faiblesse du rouble provoque mécaniquement des hausses de prix… La suite de cet article est réservée aux abonnés.

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