Les retraites expliquées en un chiffre : 6 milliards d’euros perdus chaque année

L'enjeu de l’âge légal de retraite en Russie @lefilfrancorussL’enjeu de l’âge légal de retraite en Russie peut être résumé à un seul chiffre : 6 milliards d’euros par an. C’est le montant que le gouvernement russe préempte sur les cotisations retraite chaque année depuis 2013 pour combler le trou du budget public. A ce rythme, un autre trou s’est formé dans les caisses et le versement des pensions pourrait être compromis bientôt. L’Etat demande alors aux futurs retraités de patienter quelques années.
Au départ il y a la réforme inachevée du régime des retraites hérité de l’époque soviétique. Gérées par l’Etat, les caisses des retraites par répartition sont alimentées par un prélèvement de 20% sur un total de 26% des cotisations sociales sur les rémunérations. Entamée en 2002, la réforme des retraites consiste à envoyer une partie des cotisations collectées par l’Etat, à hauteur de 6% des salaires, vers des fonds privés de pension créés pour assurer un complément variable de retraite par capitalisation, sans annuler la répartition pour la retraite de base.
Mais en 2014 la Russie s’est retrouvée confrontée au besoin impératif d’argent face aux dépenses liées à l’annexion de la Crimée ukrainienne et à la guerre dans le Donbass. Le Kremlin avait alors trouvé une solution miracle : séquestrer la part des cotisations prélevées en 2013 que l’Etat devait transmettre aux fonds de pension « PFR ». Près de six milliards d’euros de cotisations sociales ont été transférés dans le budget public cette année, après le vote des députés de la Douma confirmant la décision du Kremlin. Annoncée dans l’euphorie qui a suivi l’annexion de la Crimée, cette mesure n’avait suscité aucune résistance, d’autant moins qu’elle était présentée comme exceptionnelle. Mais l’année d’après ainsi que les années suivantes, les cotisations retraite avaient aussi été confisquées pour à peu près le même montant, toujours avec l’accord de la Douma. Fin 2017, Poutine a ordonné d’inscrire dans la loi la confiscation d’une partie des cotisations retraite jusqu’en 2020. Les députés n’ont plus besoin de la voter chaque année, la décision est désormais gravée dans le marbre législatif. Pour 2018 le montant réquisitionné devrait s’élever à 471 milliards de roubles soit 6,4 milliards d’euros. Entre 2013 et 2018 l’Etat aura siphonné entre 35 et 40 milliards d’euros des caisses des fonds de pension…

Vous avez lu une partie de l’article publié dans le Fil Franco-Russe N°162, le reste est réservé aux abonnés. Pour lire l’article en totalité et recevoir nos prochaines éditions : Profitez de notre offre d’essai gratuit