Mikhaïl Urzhumtsev, directeur général de l’opérateur russe Melon Fashion Group sur le secteur de la mode, a su élaborer des stratégies pour résister à la crise. Il a détaillé ses recettes dans une interview à l’agence Rambler.
Melon Fashion a eu la chance… d’avoir réduit sa configuration juste avant la crise. En 2013 l’espagnol Cortefiel Group lui a racheté les master franchises de 36 magasins d’habillement Springfield et 43 points de vente de lingerie Women’secret. L’opération a été décidée d’un commun accord, Cortefiel souhaitant désormais se développer en direct, le groupe espagnol a récupéré l’ensemble des magasins avec les équipes et les stocks de marchandises à jour. Et Melon Fashion a pu se concentrer sur le développement de son propre réseau articulé autour de trois enseignes : Beefree, Zarina et Love Republic. Son parc compte près de 550 magasins dont près de 430 opérés en direct. Ces enseignes situées sur l’entrée de gamme lui ont permis de résister plus facilement, ce segment a été moins touché que le moyen de gamme. Le fonds suédois East Capital Explorer, actionnaire de Melon Fashion Group garde sa confiance au détaillant russe.
La poursuite de la crise inspire quelques réflexions acides à Mikhaïl Urzhumtsev :
« Je ne pense pas qu’on va revenir rapidement au niveau des ventes d’avant la crise. Nos consommateurs continuaient à dépenser encore jusqu’à fin 2016, un peu par inertie. Mais à la fin de l’année leurs ressources ont été épuisées. Et les gens ne vont pas se remettre à consommer tant que l’économie n’a pas redémarré. Les indicateurs économiques sont parait-il au vert, pour les gens qui habitent à l’intérieur de Sadovoye Koltso (NDLR : la grande artère circulaire qui délimite le centre de Moscou, c’est une manière d’indiquer qu’il parle des administrations fédérales). Mais à l’extérieur de Sadovoye les revenus ne sont pas en hausse… »