MISE A JOUR : Telegram vient d’être interdit en Russie, à partir du 13 avril 2018 et « pour toujours », conformément à la demande de l’administration chargée de la censure.
Les expats et hommes d’affaires qui utilisent cette messagerie chiffrée pour sécuriser leur correspondance en Russie ont de quoi s’inquiéter. L’administration russe a laissé à Telegram deux semaines à compter du 20 mars pour transmettre les clés du chiffrement au FSB. A l’origine de l’histoire, la décision du Kremlin de laisser à la police politique le droit d’accéder à l’ensemble de la correspondance échangée en Russie sans aucune restriction ni autorisation judiciaire. Depuis plusieurs mois l’administration demande à Telegram de transmettre l’ensemble des clés. Pavel Dourov, fondateur de la messagerie a contesté la légitimité de cette requête devant la justice russe arguant du droit des citoyens russes à la protection du secret de leur correspondance et de leur vie privée. Il a été débouté par toutes les instances.
Dernière en date, la Cour suprême russe a déclaré que la possibilité pour le FSB de lire sans aucun contrôle toute correspondance échangée entre les citoyens n’obérait en rien le secret de la correspondance ni la protection de la vie privée desdits citoyens. Telegram est prié de transmettre sous 15 jours les clés du chiffrement au FSB sinon la messagerie sera interdite en Russie. Pavel Dourov vient de contester cette décision devant la Cour européenne des droits de l’homme mais la justice n’a pas beaucoup de prise sur le FSB. La menace est à prendre au sérieux, l’administration a déjà banni plusieurs services dont la plateforme française de vidéos Dailymotion ou le réseau professionnel Linkedin, ils ne sont plus accessibles sur le territoire national…